On se bouge pour la biodiversité : tritons et salamandres
La salamandre tachetée d'Auvergne |
A
chacun sa contribution, si petite soit-elle, ce qui craint c’est de ne rien
faire. Alors nous voilà repartis, sur les chemins forestiers
d’Auvergne, en quête de mares à amphibiens.
Car
voyez-vous, depuis toujours les salamandres, les tritons, crapauds, grenouilles
et amphibiens chers à nos cœurs (bah si, nous on les aime), se reproduisent
dans les mares éphémères que crée la fonte des neiges au printemps.
Et
c’est là que le bât blesse, car voyez-vous, les amateurs de routes bien droites,
bien balisées, les aficionados de moto-cross et autres quads, détruisent et
piétinent sans vergogne ces habitats raréfiés, coulant par le fond des
populations entières d’amphibiens, à présent en voie de disparition…
Nous
avions repéré plusieurs de ces mares, dont l’une entièrement habitée par des
tritons alpestres, une seconde en colloc mi-crapauds mi-grenouilles et quelques
spécimens de têtards de salamandres dans la dernière. Seulement voilà, tout ce
beau monde nichant en plein milieu d’un chemin carrossable, nous constations
avec horreur l’apparition de traces profondes de pneus divers et meurtriers.
Devant
l’impossibilité de dévier le court d’eau alimentant les mares, puisque quel que
soit son tracé, celui-ci traverserait fatalement le chemin, nous ne ferions que
déplacer le problème.
Nous
avons donc décidé de ménager des caches où les têtards pourraient se réfugier,
et d’ériger un muret à l’endroit le plus critique : celui que les
salamandres avaient élu pour leur progéniture.
Les
travaux avaient été accomplis cet été et il ne restait plus qu’à vérifier que
les dispositifs avaient tenus (c’est-à-dire voir si personne ne les avait
détruits en vrai), afin qu’ils puissent abriter les populations du printemps
prochain.
Et
ô victoire : les murets n’ont pas été abattus ! Y aurait-il de l’espoir
dans ce monde de brutes ?
Couple de tritons alpestres : petit mâle et grande femelle ! |
Les couleurs étincelantes du triton alpestre mâle |
La
reproduction des tritons :
Au
printemps, les tritons quittent leur retraite hivernale pour rejoindre une mare
à leur convenance. Pour cela, ils détectent les plans d'eau à distance grâce à
l'odorat et doivent sûrement mémoriser leurs localisations d'une année sur
l'autre.
Ils
muent et perdent leur peau rugueuse et terne (phase terrestre) pour une peau
lisse plus colorée qui permet une respiration partielle dans l'eau (phase
aquatique). Les mâles acquièrent des couleurs encore plus visibles et une
petite crête le long du corps.
L’accouplement
dure plusieurs semaines. La femelle fécondée se met alors à pondre ses œufs un
à un dans la végétation aquatique. Elle pond chaque œuf (transparent et d'un
diamètre d'environ 2 mm) sur une feuille de plante aquatique ou tout autre
support végétal inondé (feuille morte, herbe). L'œuf étant collant, elle replie
le végétal autour de celui-ci avec ses pattes arrière et lui confectionne ainsi
une espèce de petit écrin où il sera caché des prédateurs.
La
reproduction des salamandres :
Le
printemps correspond pour les salamandres à la période de ponte. Elles
fréquentent ainsi les bords des ruisseaux et des flaques d'eau.
L'automne
correspond à la période de recherche des partenaires en vue de l'accouplement
qui aura lieu entre septembre et mai selon les régions.
Les
salamandres sont ovovivipares.
Les femelles déposent
leurs larves dans les ruisselets forestiers. Au nombre de trente à quarante par
femelle, elles nagent immédiatement et sont pourvues de branchies externes. On
les distingue des larves de tritons par la présence de tâches jaunes à la base
des pattes. C'est à 4-6 mois qu'elles quitteront le milieu aquatique pour
devenir terrestres.